» Je suis le lierre rampant qui grimpe qui grimpe et lui le tronc que je vais étreindre/doucement*** «
Si vous aimez être bousculé.e dans vos lectures, si vous aimez les romans noirs, très noirs, que vous n’avez pas peur d’être choqué.e, percuté.e, gêné.e et malmené.e, foncez !
L’enfant des forêts est un thriller psychologique déroutant ! L’un est homme et l’autre petit garçon. Le premier est chasseur et le second est captif. C’est un livre qui raconte la manipulation, l’oppression, la séquestration, l’humiliation. Il y est question des pires horreurs que l’humanité puisse connaitre. Vous le savez d’emblée et vous vous demanderez peut-être, pourquoi je lis ce livre?
Pour comprendre, certainement. Il y a un tel sentiment de répugnance et d’effroi qui traverse le livre. L’air y est moite et rance, on sent la putréfaction des chairs, la mousse de bois et la sueur. La peur, beaucoup. L’emprise aussi. C’est la haine, la crainte et la colère de l’enfant qui vous retient et sa fureur de vivre qui vous happe. Son désir de vengeance et de liberté. Il y a l’empressement de savoir, comment l’enfant va s’en sortir. Va-t-il même s’en sortir ? Il n’y a aucun détail pernicieux, la justesse et l’originalité de l’écriture vous embarque. Dans un cauchemar, certes. Mais tout de même, à travers toutes les atrocités dont regorgent le livre, il y est questions de tant de choses. Il y a de la lumière même dans les plus bas tréfonds. C’est ce qui rend ce récit si intriguant. C’est un livre riche à l’écriture fine, à la langue et à la ponctuation originale. C’est saisissant.
Michel Hauteville, L’enfant des forêts, le Tripode, 2023. 21€