« Au moment où je voulais un ouragan, un ouragan s’abattit sur moi. Je rêvais d’être enlevée, emportée dans un tourbillon, et j’eus la chance et la malchance de voir exaucées mes prières d’amour passionné ».
p97.
J’ai écorné de nombreuses pages à ce roman, j’ai soufflé du nez un peu, j’ai été transportée surtout, puis émue, j’ai aussi beaucoup souri.
La narratrice est prise d’une grande fièvre qui réveille des souvenirs et des vies passées. Entre éveil et lecture, la seule activité qu’elle souhaite dans ce moment en suspension, elle songe aux personnes marquantes de son existence, comme on se refait le film de sa vie.
Ce texte est d’une grande beauté, ça raconte nos mouvements intérieurs, les remous de l’existence avec une belle délicatesse et finesse ; quels sont les passages indélébiles, la nature de nos relations avec les autres, le vague à l’âme et l’exaltation, le corps et l’esprit qui se meut.
Ia Genberg dépeint avec poésie la joie que nous procure nos amours et nos amitiés, malgré leur complexité et à quel point la vie est pareil au trémoussement des vagues. C’est une douce lecture, avec des effluves de vin rouge, de café et de cannelle. On referme le livre avec la sensation de vouloir tout vivre, tout ressentir, de profiter de chaque instant, d’appartenir au moment présent, de se laisser surprendre.
Les détails, Ia Genberg, Le bruit du monde, 164p. 21€
roman traduit du suédois par Anna Postel.
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