Coups de coeur, Littérature étrangère

Baumgartner de Paul Auster

Baumgartner est peut-être le dernier roman de Paul Auster. Mais au coeur de ce texte gigogne se niche l’essence de l’écrivain. Malgré ses deux cent pages, Baumgartner aborde pléthore de sujets, sans jamais se perdre. Le deuil, la vieillesse, la mémoire, l’amour d’époux qui s’estiment, se désirent et se respectent, le travail d’écrivain, la filiation, l’histoire familiale… L’auteur parsème son roman de clins d’oeil à sa propre vie et à ses oeuvres (un personnage nommé Anna Blume, un autre Ruth Auster, une épouse écrivaine et poétesse, une naissance à Newark … ) et Baumgartner peut parfois se superposer devant nos yeux à Paul Auster lui-même.

Doux, vespéral et joyeusement nostalgique, Baumgartner prouve que la densité peut se marier à la concision, et que Paul Auster manie diablement bien son sujet. On pourrait y plonger pendant deux cent pages encore, mais c’est sans frustration aucune que l’on referme le roman. C’est beau, bien mené, très maîtrisé.

Baumgartner. Paul Auster. Traduit de l’américain par Anne-Laure Tissot. Actes Sud. 2024. 21.80€

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