Au début des années 50 une bande des très jeunes gens, tout à leur refus du monde adulte, qui après avoir prouvé sa capacité de créer l’enfer sur terre dans les quinze dernières années se croit autorisé à donner des leçons, se retrouve autour du café Chez Moineau. Par l’ivresse, le sexe, l’arrogance, la désinvolture et l’autodestruction ils s’essaient à la liberté. On y retrouve le jeune Guy Debord, qui y expérimente ses intuitions pré-situationnistes, et Kaki, personnage principal de cette nouvelle investigation de Philippe Jaenada. Comme d’habitude il tourne autour de son sujet, l’éclairant à chaque fois de façon différente, jusqu’à ce qu’on ressente l’essence même de ce que fut cette époque et la vie de Kaki, si courte fut-elle. C’est fascinant. Parallèlement il décide de nous embarquer dans un tour de France « par les bords », décrivant les villes et leurs habitants via ses ressentis et ses digressions souvent hilarantes, évoquant ses rencontres de façon globalement bienveillante (en plus il y a du bon whisky pratiquement partout). Car c’est ça qu’on retient chez Jaenada, son ironie douce et sa grande empathie. Qui donnent envie de tourner sans fin avec lui autour de ses sujets.
La désinvolture est une bien belle chose, Philippe Jaenada, éditions Mialet-Barrault, 478 pages, 22€

