C’est à la lisière de la forêt finlandaise que les filles du chasseur d’ours ont grandi. Loin de la civilisation, car la société est contre elles, contre leur famille. Elles n’ont pas été à l’école, mais savent chasser, jurer et boire. Lorsque leurs parents décèdent, elles obéissent aux volontés du père et s’enfoncent encore plus loin dans les bois, dans une cabane de chasse reculée. Mais l’hiver est rude, et la débrouillardise des sept filles vient se heurter à leurs volontés individuelles.
Comment exister en tant qu’individu lorsque le clan prévaut ? Peut-on faire bloc contre la société tout en cultivant ses velléités d’indépendance ? Lorsque l’on est condamnée à vivre avec ses sœurs, entre quels conflits de loyauté est-on prise ?
Ce roman brûlant et sauvage vient questionner les nœuds qui régissent nos familles, et les filles du chasseur d’ours sauront vous attendrir autant que vous repousser. Leurs crinières folles et leur odeur d’humus cachent des failles comme des cratères, et leur verbe haut est une protection face à l’immensité du monde.
J’ai dévoré ce roman et ai adoré cheminer aux côtés de ces petites sauvageonnes en guerre contre tout, mais surtout contre elles-mêmes. Passionnant !
Les filles du chasseur d’ours. Anneli Jordahl. Traduit du suédois par Anna Gibson. Editions de l’Observatoire. 2024. 23€

