Coups de coeur, Littérature étrangère

Une sirène américaine de Julia Langbein

« Ne partez pas en guerre contre les femmes en devenir. Leurs talents obscurs sont vastes et invincibles » p240

Une sirène américaine est un roman, celui que Pénélope, une prof de lettres un peu fauchée, a écrit et dont le succès lui vaut sa prochaine adaptation au cinéma.
Sa vie se retrouve complètement chamboulée. En partance pour Los Angeles, elle emporte avec elle son lot de questionnements. Alors qu’elle se retrouve au milieu du beau monde du cinéma, elle qui parvenait tout juste à subvenir à ses besoins, comment peut-elle s’adapter à toute cette nouvelle exubérance? Comment peut-elle rester celle qu’elle est et défendre ses valeurs et ses croyances?
Elle qui doute de sa légitimité, de ses véritables envies et de ses choix de vie.

Voilà un roman très intéressant sur l’ascension sociale, la quête du succès, la quête de sens du grand tout et la quête d’une femme pour sortir du monde dans lequel elle est engluée.
C’est un récit original qui alterne entre la vie de l’autrice et du personnage principal de son roman, une sirène, dont on confond parfois les histoires et qui s’entremêlent, dont on se demande si l’adaptation au cinéma va aboutir ou si même on en a envie, car c’est finalement un bon prétexte pour parler des choses de la vie.

Dans le roman, il est question notamment de cinéma et de féminisme, c’est pourquoi je vous propose, si cette thématique vous intéresse, de plonger dans le très bon essai d’Iris Brey, le regard féminin, sur le female gaze ou la manière de filmer les femmes sans en faire des objets. Dans le second essai, Laure de Chantal déconstruit le regard misogyne des grands mythes sur les personnages féminins, un clin d’œil à la sirène érotisée par les scénaristes dans le roman.

Une sirène américaine, Julia Langbein, éd Gaïa, 2024, 23,50€

Le regard féminin, une révolution à l’écran, Iris Brey, Points, 2021, 7,50 €

Libre comme une déesse grecque, Laure de Chantal, Champs, 2024, 9€.

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