BD, Coups de coeur

Passage d’Edith Hammar

Les passages , ça peut être des lieux, mais aussi des actions je crois.

J’attendais le printemps avec impatience, je voulais que demain soit maintenant. J’approchais d’un week-end de repos et de détente et je cherchais une lecture un peu douce et cocon. J’avais envie de quelque chose qui parle d’amitié, d’entraide et d’amour. Et puis il y avait cette jolie BD, qui me faisait de l’œil depuis plusieurs semaines, sur fond noir avec des petites touches de bleues parsemées (j’aime le bleu) et surtout ce portrait, très organique et en mouvement, d’une personne dont le regard est tourné vers moi et qui m’attire.

Je la prends ! Ce sera ma lecture du dimanche soir, attendue avec impatience. Je tourne quelques pages seulement et déjà, un gros coup de coeur.

On commence tout d’abord par découvrir une toute petite communauté queer et finlandaise et on déambule dans le quotidien d’Elia, qui évolue dans un groupe d’ami·es, fort et soudé. Un peu morose depuis quelque temps, il ressent le besoin de s’isoler et part régulièrement à la patinoire, pour se ressourcer. Un soir, au détour de son excursion, il aperçoit un vieux modèle de voiture des années 50, qui l’intrigue et lui donne envie de rencontrer son propriétaire, car cet objet n’a à priori rien à faire là. Il débute alors une relation privilégiée avec lui…voyage temporel doux et onirique, des passages entre deux époques. Le passé se mêle au présent et forge les relations amireuses d’Elia, qui se sent grandi et gratifié grâce à cette rencontre, plus vivant et reconnaissant que jamais auparavant, pour être si bien entouré, pour les moments de partage, de rire et d’adelphité. Même quand tout ne va pas bien, la présence et le lien avec les autres comme ressource pour survivre et subsister.

L’histoire me plaît, les personnages sont beaux, authentiques et le dessin est absolument formidable. Les lignes d’Edith Hamar créées des vagues et des formes parfois abstraites, liant les éléments vivants entre eux. Les objets qui entourent les personnages prennent vie, les meubles et les pots de fleurs nous sourient et nous donne envie de vivre dans le dessin. C’est une lecture contemplative, où il y a pleins de belles choses à déceler, qui fait du bien et réconforte et qui donne envie de se blottir contre nos êtres aimé.es.

C’est vraiment un très chouette récit qui donne envie de le feuilleter encore et encore pour admirer les dessins.

Mandy

Passage, Edith Hammar, éd. Cambourakis, février 2025, 22€

Traduit du suédois (Finlande) par Marina Heide

9782366249583

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