Alors qu’un hiver rude peine à laisser sa place au printemps, Mary Bee Cuddy se lance dans une mission presque impossible : ramener quatre femmes dans leur famille après qu’elles aient sombré dans la folie. Nous sommes au milieu du XIXeme siècle dans les grandes plaines de l’Ouest des États-Unis et nombreux sont les migrants qui ont cru que ces territoires vierges leur assureraient survie et même prospérité. Mais le climat hostile et le dénuement de ces familles à bientôt fait de fragiliser certaines épouses.Mary Bee Cuddy vit seule et prend en charge cette expédition avec Briggs, un voleur de terres échappé de peu à un sort funeste impliquant un cheval et une corde. Ce duo improbable se lance dans plusieurs semaines de voyage à travers les Plaines, accompagné par ces quatre passagères silencieuses.
Quel plaisant western qu’Homesman ! Voilà un roman qui nous happe et ne se laisse refermer qu’à son terme ! Les personnages sont tour à tour attachants, agaçants, failliblement humains et viennent titiller notre curiosité. Les multiples rebondissements qui jalonnent ce voyage nous tiennent en haleine (et dire que certains nous surprennent est un euphémisme, si vous l’avez lu vous savez de quoi je parle) et nous laissent imaginer la rudesse du quotidien de ces hommes et femmes partis chercher la chance et la fortune loin de chez eux. Et la traduction est, comme souvent, d’une grande fluidité, ce qui fait de la lecture un grand moment de bonheur !
Alors n’hésitez pas à plonger dans les grandes Plaines, dans un étrange chariot fait de planches, en compagnie de femmes un peu perdues mais touchantes, et d’un duo qui vous fera parfois sourire, mais vous interrogera sur les motivations profondes des individus, leurs desseins, leurs secrets, leurs hontes et leurs désirs.
Homesman de Glendon Swarthout, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski. Éditions Gallmeister. 2021. 280p. 9.90€
